International Documentary Association – (IDA) situé à Los Angeles, a récemment dévoilé la liste des 25 meilleurs documentaires de tous les temps. Elle a été publiée dans une édition spéciale de la revue de l’Association à l’occasion de son 25ème anniversaire, ainsi que sur son site web. J’étais un peu choqué en lisant cette liste car presque tous les films qui y sont mentionnés sont des productions américaines tournées en anglais. If faut se rendre jusqu’à la position 20 pour tomber sur le premier film européen, alors que les documentaires venant d’autres continents n’y figurent même pas. Peu de temps après avoir lu cette liste, j’ai eu la chance de rencontrer la présidente d’IDA, Diane Estelle Vicari. Je lui ai demandé si cette liste ne fausse pas l’histoire et la réalité de la production documentaire ?
« La façon dont nous avons conçus cette liste est la suivante. Un comité désigné par notre conseil d’administration a commencé en établissant une liste de plus de 600 titres et l’a affichée sur notre site web en demandant à nos membres de voter. Nous avons aussi demandé à nos membres de faire le suivant : « si nous avons omis un de vos films préférés, vous pouvez rajouter jusqu’à cinq films à la fin de la liste » ce que nombreux ont fait. Donc la liste a évolué. Mais la plupart de nos membres viennent des Etats-Unis et du Canada. Aussi, plusieurs cinéastes renommés et expérimentés ne sont pas membres de l’IDA, alors que beaucoup de jeunes cinéastes le sont. Ce sont eux qui ont voté en grande partie et cela paraît dans les résultats. »
Qu’est-ce que vous pensez personnellement du résultat ?
« Je trouve cela triste que la nouvelle génération de cinéastes ne soit pas davantage consciente de l’histoire et du contexte international du cinéma documentaire. On peut blâmer, jusqu’à une certaine mesure, les médias américains pour cette situation, car ils sont principalement concentrés sur le domaine très limité de la distribution « commerciale » des documentaires, ce qui en fin de compte crée une vision très limitée pour tous. J’aimerais voir les jeunes cinéastes, ainsi que le public, découvrir et apprendre plus, afin de trouver un équilibre entre l’ancien et le nouveau, entre les films d’ici et d’ailleurs. »
Mais dans ce cas, la liste d’IDA, en créant cette impression que les plus importants documentaires sont récents et viennent des Etats-Unis, n’est-elle pas en train d’aggraver la situation ? Cela ne les encouragera pas à chercher plus loin, n’est-ce pas ?
« Il n’y a pas de moyen sur pour déterminer l’impacte de la liste des 25 meilleurs à court terme. En discutant de ce processus, le conseil d’administration d’IDA était conscient du fait que quelque soit le résultat, il allait engendrer de vives discussions sur les documentaires, autant sur ceux figurant sur liste que sur ceux n’y figurant pas. C’est seulement à travers le dialogue et l’échange que nos membres vont apprendre davantage. Cette liste s’est rendue au delà de notre site web, on en parle avec beaucoup de zèle sur les blogs, entre cinéastes et public. Mon souhait est qu’elle réussisse à traverser les frontières illimitées de l’internet et qu’elle continue à susciter les débats. Nous chez IDA, on est en train de discuter de la publication de tous les autres titres dans le futur prochain. »