La Mémoire des Anges

La mémoire des anges

Peut-on savoir qu’un film est exceptionnellement beau sans l’avoir vu ? Dans ce cas, oui, parce que des amis auxquels je fais confiance l’ont vu. Et je connais le talent des cinéastes qui l’ont fait. Luc Bourdon l’a réalisé, Michel Giroux l’a monté – et le monteur est ici ( comme toujours, mais plus encore…) un artisan crucial, puisqu’il s’agit d’un film composé uniquement d’archives- et Christian Medawar l’a produit pour l’Office national du film. J’ai demandé à Luc et à Michel de me dire qu’est-ce qu’ils ont trouvé particulièrement important avec ce projet aui nous présente Montréal à l’époque de nos grands-parents.

Luc Bourdon
Luc Bourdon

« Avoir du temps… Ce temps si précieux qui permet de faire de la recherche afin de cerner un sujet. Avoir aussi, dans le cadre de ce projet, le privilège de scénariser avec l’aide d’un petit banc de montage et la complicité d’un bon ami qui a du talent (et de l’écoute), soit le monteur Michel Giroux. Avoir le temps d’effectuer un premier travail de montage (maquette) afin de voir s’il y a un projet à poursuivre, à nourrir, à faire grandir. Une fois le sujet et un style clairement définis… Administrativement approuvé… Pouvoir numériser 200 films issus de la collection de l’ONF et jouer… avec les images et les sons… rigoler… se perdre… Bref, pouvoir rire et pleurer en toute impunité. Se retrouver face à des souvenirs, des réminiscences d’un passé pas si lointain mais totalement oublié. Avoir du temps et la légitimité de créer et pouvoir ainsi retrouver une époque, des moeurs, des attitudes. Revoir des rêves. Voir des gueules d’hier qui nous ont rappelé celles d’aujourd’hui. Se souvenir de nos pères, mères, s¦urs et frères, nos voisins et nos pairs… Retrouver des fragments d’une société bien documentée, vachement bien filmée et prendre, ainsi, au vol, une grande leçon de cinéma. Avoir du temps pour travailler, c’est pour ainsi dire… être libre de créer! Maintenant, l’espoir est que tout cela (le résultat – un film!) soit contagieux… à suivre.»
Luc Bourdon

Michel Giroux
Michel Giroux

« Le plaisir immense de revisiter ces films, de jubiler, fantasmer, monter avec Luc, un ami avec qui il fait bon créer, dans un cadre idéal fournit par l’ONF, à partir d’une source de matériel aussi riche. Le pouvoir évocateur des archives, des vieilles images des souvenirs. Les anges, ceux que l’on voit, cette vie qu’on observe confortablement car eux ne nous voient pas. Cet espace, le même dans lequel nous vivons aujourd’hui s’est métamorphosé et ces gens ne sont pour la plupart plus là. Parfois, être touchés des fois juste d’unir ces images aux sons, aux voix, aux musiques et aux chansons et de les sentir nourrir le sens, l’émotion, l’énergie de ce qu’on voit. La joie de se faire parfois surprendre par ce qui émerge sur l’écran et dans nos oreilles. On nous a appris que les anges nous voient, qu’on ne peut pas les voir. Les anges c’est aussi tous ces créateurs et artisans, qui ont mis au monde cette mémoire, auxquels on a eu le sentiment de rendre hommage. »
Michel Giroux

La Mémoire des Anges sera à l’affiche au Festival du Nouveau Cinéma les dates suivantes:
• vendredi 10 octobre – salle Fellini à 19h00
• dimanche 12 octobre – salle Cassavetes à 17h00
• dimanche 19 octobre – salle Parallèle à 21h20
[Le festival aura lieu du 8 au 19 octobre.]

Par la suite, Mémoire sortira au Cinéma Parallèle, à Ex-Centris, le 20 octobre et au Clap à Québec le 31 octobre.

Merci à Jorge Bustos-Estefan pour l’aide avec ce blogue.

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Magnus Isacsson

As an independent documentary filmmaker I have made some fifteen films dealing with social, political and environmental issues. Previously I was a television and radio producer. I was born in Sweden in 1948, immigrated to Canada in 1970. I live with Jocelyne and our daughter Béthièle in Montreal, and my older daughter Anna lives in Toronto.