Photo Sylvain Légaré.
IL Y A DES EXTRAITS VIDÉO DANS CE POST, CERTAINS USAGERS DOIVENT LES ACTIVER EN BAS DE LA PAGE.
La semaine passée j’ai participé à une discussion de panel sur le cinéma engagé, dans le cadre des Rendez-vous du Cinéma Québecois . J’ai trouvé fort intéressant d’entendre des réalisateurs de fiction parler du documentaire, et j’ai demandé à mon assistante Dijana Lazar de résumer le débat et d’en choisir quelques extraits. Voici ce qu’elle a retenu:
La discussion sur ce sujet percutant et pertinent, autant pour le cinéma que pour la société en générale, a rassemblé cinq réalisateurs, vivant chacun à leur manière la vocation de ‘cinéaste engagé’. Manon Barbeau, Philippe Falardeau, Richard Desjardins, Bernard Émond et Magnus Isacsson ont tous, à travers leurs oeuvres cinématographiques, exprimé leurs préoccupations sociales ou politiques et débusqué des injustices et des inégalités dans le monde qui les entoure.
L’animatrice, Marie-Louise Arsenault a introduit la discussion en posant la même question révélatrice à tous les invités : « Qu’est-ce l’engagement pour vous? »Bernard Émond a souligné que l’engagement social se trouve au coeur de ses préoccupations en tant que cinéaste, et même s’il ne fait de pas des films politiques en soi, ces notions sont toujours présentes dans ses oeuvres.
Il s’est aussi penché sur la question du cinéma documentaire par rapport au cinéma de fiction, dénonçant la situation très difficile et injuste dans laquelle se trouvent les documentaristes aujourd’hui au Québec et soulignant que les meilleures productions du cinéma québécois sont issues du cinéma documentaire.[youtube IUJy7iO2gwg]
Pour Philippe Falardeau être engagé : ça veut surtout dire être cohérent et fidèle à ses idées et à ses principes. Il a aussi parlé du sort difficile du film documentaire, accusant les télédiffuseurs de charcuter les films des documentaristes qui travaillent souvent avec moins de moyens mais ayant les mêmes obligations au niveau dramatique que les cinéastes de fiction.
[youtube oITHGBosDNg]
Questionné sur l’ampleur de son engagement et parlant de la controverse qui entoure souvent ses films, dont ‘L’Erreur Boréale’ qui a soulevé un grand débat sur la coupe de bois au Québec, Richard Desjardins a profité de la tribune pour dénoncer la manière discriminatoire dont les amérindiens sont traités dans la société québécoise, et préconiser une démarche sur la scène internationale afin de remédier à leur situation et améliorer leurs conditions de vie.
[youtube 6_hSYEcFuZA]
Manon Barbeau, interrogée sur la facilité de faire les films engagés au Canada et au Québec, a répliqué que c’était beaucoup plus facile de réaliser ce genre de films ici que dans d’autres pays, qui subissent les mêmes problèmes sociaux mais qui ont des systèmes de censure très rigides. Elle a dit que le problème avec le cinéma engagé au Canada, c’est souvent la diffusion des films et non leur réalisation en soi.
[youtube vf6Reo_u29k]
En finissant la discussion, les invités ont tous partagé avec le public les titres de quelques oeuvres cinématographiques qui leur tiennent particulièrement à coeur, et Magnus Isacsson a souligné qu’il aime beaucoup voir des oeuvres de fiction car il en tire une inspiration pour ses propres films surtout par rapport à la construction de la courbe dramatique et l’exploration des personnages. Il a aussi parlé de ce qu’il considère être des ‘conditions gagnantes’ pour réaliser un documentaire qui sera satisfaisant, non seulement par la pertinence du sujet, mais aussi du point de vue dramatique.
[youtube lU35tY4XxtA]
Merci à Michael Julian Berz pour le tournage, à Dijana Lazar pour le résumé et les extraits vidéos, et aux RVCQ pour la photo.