Panel sur le cinéma engagé aux RVCQ

panel RVCQ

Photo Sylvain Légaré.

IL Y A DES EXTRAITS VIDÉO DANS CE POST, CERTAINS USAGERS DOIVENT LES ACTIVER EN BAS DE LA PAGE.

La semaine passée j’ai participé à une discussion de panel sur le cinéma engagé, dans le cadre des Rendez-vous du Cinéma Québecois . J’ai trouvé fort intéressant d’entendre des réalisateurs de fiction parler du documentaire, et j’ai demandé à mon assistante Dijana Lazar de résumer le débat et d’en choisir quelques extraits. Voici ce qu’elle a retenu:

La discussion sur ce sujet percutant et pertinent, autant pour le cinéma que pour la société en générale, a rassemblé cinq réalisateurs, vivant chacun à leur manière la vocation de ‘cinéaste engagé’. Manon Barbeau, Philippe Falardeau, Richard Desjardins, Bernard Émond et Magnus Isacsson ont tous, à travers leurs oeuvres cinématographiques, exprimé leurs préoccupations sociales ou politiques et débusqué des injustices et des inégalités dans le monde qui les entoure.
L’animatrice, Marie-Louise Arsenault a introduit la discussion en posant la même question révélatrice à tous les invités : « Qu’est-ce l’engagement pour vous? »

Bernard Émond a souligné que l’engagement social se trouve au coeur de ses préoccupations en tant que cinéaste, et même s’il ne fait de pas des films politiques en soi, ces notions sont toujours présentes dans ses oeuvres.
Il s’est aussi penché sur la question du cinéma documentaire par rapport au cinéma de fiction, dénonçant la situation très difficile et injuste dans laquelle se trouvent les documentaristes aujourd’hui au Québec et soulignant que les meilleures productions du cinéma québécois sont issues du cinéma documentaire.

[youtube IUJy7iO2gwg]

Pour Philippe Falardeau être engagé : ça veut surtout dire être cohérent et fidèle à ses idées et à ses principes. Il a aussi parlé du sort difficile du film documentaire, accusant les télédiffuseurs de charcuter les films des documentaristes qui travaillent souvent avec moins de moyens mais ayant les mêmes obligations au niveau dramatique que les cinéastes de fiction.

[youtube oITHGBosDNg]

Questionné sur l’ampleur de son engagement et parlant de la controverse qui entoure souvent ses films, dont ‘L’Erreur Boréale’ qui a soulevé un grand débat sur la coupe de bois au Québec, Richard Desjardins a profité de la tribune pour dénoncer la manière discriminatoire dont les amérindiens sont traités dans la société québécoise, et préconiser une démarche sur la scène internationale afin de remédier à leur situation et améliorer leurs conditions de vie.

[youtube 6_hSYEcFuZA]

Manon Barbeau, interrogée sur la facilité de faire les films engagés au Canada et au Québec, a répliqué que c’était beaucoup plus facile de réaliser ce genre de films ici que dans d’autres pays, qui subissent les mêmes problèmes sociaux mais qui ont des systèmes de censure très rigides. Elle a dit que le problème avec le cinéma engagé au Canada, c’est souvent la diffusion des films et non leur réalisation en soi.

[youtube vf6Reo_u29k]

En finissant la discussion, les invités ont tous partagé avec le public les titres de quelques oeuvres cinématographiques qui leur tiennent particulièrement à coeur, et Magnus Isacsson a souligné qu’il aime beaucoup voir des oeuvres de fiction car il en tire une inspiration pour ses propres films surtout par rapport à la construction de la courbe dramatique et l’exploration des personnages. Il a aussi parlé de ce qu’il considère être des ‘conditions gagnantes’ pour réaliser un documentaire qui sera satisfaisant, non seulement par la pertinence du sujet, mais aussi du point de vue dramatique.

[youtube lU35tY4XxtA]

Merci à Michael Julian Berz pour le tournage, à Dijana Lazar pour le résumé et les extraits vidéos, et aux RVCQ pour la photo.

Une ressoruce précieuse: le site web de Lois Siegel

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‘Model’ de Frederick Wiseman

Il y a un mois j’ai parlé de plusieurs listes de ‘meilleurs documentaires’ sur ce blogue et il semble que cela a engendré toute une discussion. Tant mieux, car ces listes, qui sont toutes subjectives bien sûre, ont besoin d’être examinées. Et comme toujours quand on se penche sur un sujet, on apprend quelque chose de nouveau. Une des nombreuses ressources apportées à mon attention ces dernières semaines est le formidable site web de Lois Siegel, qui comprend aussi une liste de documentaires. Lois n’a pas de prétention particulière quant à sa liste, mais c’est une très bonne source pour les gens à la recherche de bons documentaires. J’en ai parlé avec Lois:

Comment as-tu commencé ta liste ?

La Liste des Films Documentaires fait partie de mon site web Film Fanatics :
Le site web en question contient toutes sortes d’informations : sur le jeu, l’animation, les films documentaires, les cinéastes, le financement, l’histoire, la scénarisation, les écoles…Tout ce qui pourrait être intéressant à mes lecteurs et me servir comme une bonne référence. Mes étudiants en production vidéo à l’Université d’Ottawa ont accès au site, ainsi que les jeunes cinéastes que je conseille et encadre.

Quels sont tes critères pour inclure un film ?

Quand je vois un film que j’aime, je vais souvent l’ajouter sur la liste.
Je n’ai pas eu le temps de rajouter tous les films que j’ai aimés sur la liste. J’en rajoute au fur et à mesure. J’ai une liste de presque 200 films que je faisais visionner dans mes cours au Collège John Abbot et maintenant à l’Université d’Ottawa.
Il me reste encore à ajouter les films affichés sur mon site sur les Cinéastes Documentaires
Il s’agit d’un ouvrage en cours. J’aimerais avoir plus d’heures dans ma journée pour y consacrer. Je travaille comme photographe pigiste, musicienne et j’enseigne, alors mon temps est assez limité.
Parfois les films que je trouve bons reflètent mes intérêts personnels, par exemple le film ‘Model’ de Frederick Wiseman. J’ai vraiment aimé ce film…Étant photographe, le sujet du film m’intéresse et il y a aussi toute la partie qui montre comment tourner une publicité, ce qui me concerne en tant que cinéaste. J’aime aussi son film ‘The Store’ car j’ai grandi dans des magasins dont mon père était propriétaire. Quelqu’un d’autre verrait ce film autrement car cette personne n’a pas eu la même expérience que moi.

Nous apportons aux films notre personnalité, notre vision du monde et notre façon de le concevoir. Il n’existe pas deux personnes qui ont la même expérience.
J’aime les films sur les joueurs d’échecs car je jouais aux échecs quand j’étais jeune. Si vous n’êtes pas un joueur, vous pourriez trouver ce genre de films ennuyants.
J’ai plus de 1000 pages sur mon site web principal.
J’ai beaucoup d’intérêts et je travaille sur mon site un peu tous les jours.

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Lois Siegel

Est-ce que tu cherches des films qui correspondent à tes critères ou tu prends des films que tu vois par hasard ?

J’inclus les films que je vais voir au cinéma, mais je suis à toujours à la recherche de films intéressants. Je regarde des films tout le temps. Et j’allais voir des films au Festival des Films du Monde à Montréal pendant des années.
En tant que cinéaste, je veux voir autant de films que possible. Quand je travaillais à l’ONF, j’avais l’habitude de prendre les films 16mm à la maison pour les visionner, après c’était des cassettes VHS. Maintenant je loue les films à la Bibliothèque publique d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa (VHS, DVD)
L’enseignement me permet d’avoir accès aux films que je ne verrai pas autrement. J’ai peux commander des films pour les visionner ou les acheter. Je vais aussi voir les films au Cinéma Bytowne – visionnements de presse, car j’écris des critiques pour mon site et pour le Glebe Report (Ottawa)

Ton site est très populaire, est-ce que tu sais qui sont les visiteurs?

Mon réseau de pages Web reçoit 55.000 visites par jour. (non seulement la page sur le cinéma documentaire).

Les gens de partout dans le monde vont sur mon site.
Octobre dernier il y a eu 1.5 million de visites.

Merci à Dijana Lazar pour son aide avec ce post

The Invisible People – what happened to the debate ?

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The Minister shaking the hand of a young Algonquin.

During the holidays, I read a collection of articles by the great critic of American cinema Andrew Sarris entitled ‘Confessions of a Cultist.’ One phrase struck me. “Everyone adores a dissident poet – in someone else’s society.” (quoting from memory.)

And I had the opportunity to see the courageous and powerful new film from Richard Desjardins. I will clarify, for those who are not from Quebec, that he is a great poet, composer, and singer-songwriter as well as the author of important documentaries, with Robert Monderie. Almost ten years ago, their film l’Erreur Boréale spurred an enormous debate concerning the state of the boreal forest in Quebec, and it is one of those rare documentary films that one can say led to real change in society. Now, with Le Peuple invisible (The Invisible People), will they manage to provoke a similar debate about the situation of native people in Quebec?

But first, what is this film about? It is the finely spun and well-documented tale of how the Algonquins, the traditional inhabitants of a vast territory north of Ottawa, suffered at the hands of white colonists and governments—not to mention the Jesuits and the Catholic Church. The film does not treat the colonisers tenderly. Here is what my friend and close collaborator Simon Bujold writes:

This film is a great history course. The sort of course that the Quebec school books never dared imagine. Richard Desjardins has again accomplished a brilliant intellectual feat designed to make us think.
The Algonquins, who are they?

“Our brothers,” said Desjardins in an interview. ‘Those whom we have systematically ignored since our ancestors no longer needed them to survive the rigors of the land. They have always been there. They have reasonably accommodated the European and his descendants well before the Bouchard-Taylor commission.’ ( An allusion to the present debate on tolerance toward immigrants and minority cultures in Quebec.)

Nevertheless, as the film by Monderie and Desjardins demonstrates, the Algonquins are an invisible people in the eyes of the Québécois. Criticism has been fired specifically at the sovereignty movement, which asserts a distinct national identity while completely ignoring the First Nations. One victim who shows no solidarity with another even more badly off. “I want us to be able to live together in harmony and peace,” says the conqueror as a testimony to the lost friendship he has just crushed. Why concern oneself with the fate of the weaker when one is the stronger. Many viewers exited the theatre still covered with the shame and guilt that rose up in us when confronted with this reality. Powerlessness in the face of a tragedy of such scope. What disturbs the spectator most is that the accusing finger turns slowly towards us as we discover, one by one, the past and present injustices the Algonquins have sustained. In L’Erreur Boréale, evil was the company, no sweat. In this film there is the cruel reflection of the mirror.”

The film gives no answer to the question everyone has. What to do? What to do today?
Can we overcome hundreds of years of organized contempt to destroy the barrier of cultural ignorance.
Billions for the tsunamis, millions for Haiti. Schools for the young Afghans, Iraq for Iraqis. And for our neighbors? Nothing.

Merci Simon !

And the debate ? What has become of the debate ?
Well, for a while I thought it was going to erupt. The official spokesperson for the Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal, the singer Biz of the group Loco Locass, wasn’t ashamed to attack the film. According to Biz, heard on Radio-Canada, Desjardins and Monderie criticize the Québecois without emphasizing that the Americans and the Canadians had done even worse. Some days later, also on Radio-Canada, I heard the writer Dany Lafférière, a Québecer of Haitian origin, assert that Desjardins had taken it upon himself to speak about the oppression of the Algonquins rather than letting them speak for themselves. But aside from that… not a lot. I believe this is a film that makes people very ill at ease. Will the debate eventually take place ? Perhaps after the television broadcast.

Le Peuple invisible – le débat a-t il eu lieu ?

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PHOTO: Ministre serrant la main d’un jeune Algonquin.

Durant la période des fêtes, je lisais une collection d’articles du grand critique de Cinéma américain Andrew Sarris intitulé ‘Confessions of a Cultist.” Une phrase m’a frappé: ‘Tout le monde adore voir un poète dissident – dans une autre société que la sienne.’ ( ma traduction libre).

Et j’ai eu l’occasion de voir le nouveau film, courageux et percutant, de Richard Desjardins. Je précise pour ceux qui ne sont pas du Québec qu’il est un grand poète, compositeur et interprète en plus d’être l’auteur de films documentaires importants, avec Robert Monderie. Il y a presque dix ans leur film l’Erreur Boréale avait causé un débat énorme sur l’état de la forêt boréale au Québec, et c’est un des rares films documentaires dont on peut dire qu’il a conduit à des changements réels dans la société. Maintenant, avec Le Peuple invisible, arrivent-ils a provoquer un débat semblable sur le sort des peuples autochtones au Québec ?

Mais d’abord, de quoi parle ce film ? C’est le récit minutieux et bien documenté du sort que les Algonquins, habitant traditionellement un vaste territorire au nord d’Ottawa, ont subi aux mains des colons et gouvernements blancs – sans oublier les pères Oblats et l’Église catholique. Le film n’est pas tendre envers les colonisateurs. Voici ce qu’en dit mon ami et proche collaborateur Simon Bujold:

Ce film est un grand cours d’histoire. Le genre de cours que les réformes scolaires québécoises n’ont jamais osé imaginer. Richard Desjardins accomplit encore une fois un brillant exercice intellectuel. Prendre la parole pour atteindre notre regard.

Qui sont-ils? «Nos frêres» dit Desjardins dans une entrevue. Ceux que l’on ignore systématiquement depuis que nos ancêtres n’en ont plus besoin pour survivre à la rigueur du territoire. Depuis toujours ils sont là. Ils ont accommodé raisonnablement l’européen et sa descendance bien avant la commission Bouchard-Taylor.

Pourtant comme le film de Monderie et Desjardins le démontre, les algonquins sont un peuple invisible aux yeux des québécois.

Des critiques sont lancées spécifiquement vers le mouvement souverainiste qui revendique une identité nationale distincte tout en ignorant les Premières Nations. Une victime qui ne se solidarise aucunement d’une autre encore plus mal en point. «Je veux que l’on puisse vivre ensemble dans l’harmonie et la paix», dit le vainqueur en gage d’amitié au perdant qu’il vient d’écraser. Pourquoi s’embêter avec le sort du plus faible quand on est le plus fort. Plusieurs spectateurs sortent de la projection encore habités de la honte et de la culpabilité qui montent en nous face à cette réalité. Impuissance face à l’ampleur du drame. Ce qui embête le plus le spectateur c’est que le doigt accusateur se tourne lentement vers nous alors que l’on découvre une à une les injustices historiques et présentes que subissent les Algonquins. Dans l’Erreur Boréale, le méchant c’était la compagnie, facile. Ici c’est le reflet cruel du miroir.

Le film ne donne pas la réponse à la question qui s’installe en chacun. Quoi faire? Que faire aujourd’hui?

Pouvons-nous désarmer des centaines d’années de mépris organisé pour vaincre la barrière de l’ignorance culturelle. Des milliards pour les tsunamis, des millions pour Haïti. Des écoles pour les jeunes afghanes, l’Iraq au Iraquiens. Et pour nos voisins? Rien.

Et le débat ? Qu’est-il advenu du débat ?

Eh bien, je pensais qu’elle allait avoir lieu, car même le porte-parole des Rencontres Internationales de Montréal, le chanteur Biz, du groupe Loco Locass, ne s’était pas géné pour attaquer le film. Selon Biz, entendu à l’émission de Christaine Charette à Radio-Canada, Desjardins et Monderie critiquent les Québecois sans souligner que les Américains et les Canadiens anglais ont fait pire. Quelques jours plus tard j’ai entendu l’écrivain Dany Laffèrière, québecois d’origine Haïtienne affirmer, aussi à Radio-Canada, que Desjardins prend la parole pour parler de l’oppression des Algonquins plutôt que de leur laisser la parole. Mais après cela… pas grande chose. Je crois que c’est un film qui met les gens très mal à l’aise. Ce débat-là, veut-on réellement l’avoir ? Aura-t il d’avantage lieu lors de la télédiffusion ?

Best Docs/meilleurs docs, DOX ( European Documentary Union.)

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Las Hurdes

Here is the list of best documentaries from DOX, the magazine of the European Documentary union. Voici la liste des meilleurs documentaires de DOX, la revue de la Euroepan Documentary Union. C’était dans le numéro 50 publié en janvier 2004. Revue éditée par EDN Ulla Jacobsson & Tue Steen Muller.

1000 MEN de Shinsuke Ogawa
A DECENT LIFE de Stefan Jarl
THE LAST JUDGEMENT de Herz Frank
FREE FALL de Peter Forgacs
LA BATALLA DE CHILE Part I – II – III de Patricio Guzman
BLACK HARVEST de Robin Anderson et Bob Connelly
CALENDAR de Atom Egoyan
LE CHAGRIN ET LA PITIÉ de Marcel Ophuls
THE MAN WITH THE MOVIE CAMERA de Dziga Vertov
CITY OF GOLD de Colin Low
COMIZI D’AMORE de Pier Paolo Pasolini
DEAR AMERICA; LETTERS HOME FROM VIETNAM de Bill Couturier
EL DESENCANTO de Jaime Chavarri
KINDERTGARTEN de Victor Kossakovsky
DRINKING FOR ENGLAND de Brian Hill
FOTOAMATOR de Dariusz Jablonski
GISELLE de Anne Regitze Wivel
LES GLANEURS ET LA GLANEUSE de Agnès Varda
GLAS de Bert Haanstra
THE LONG HOLIDAY de Johan VanderKeuken
HIGH SCHOOL II de Frederick Wiseman
HISTOIRE D’UN SECRET de Marianne Otero
UNE HISTOIRE DE VENT de Joris Ivens
BREAD DAY de Sergey Dvortsevoy
HOME FROM THE HILL de Molly Dineen
TERRE SANS PAIN de Luis Bunuel
IN MY FATHER’S HOUSE de Fatima Jebli Ouazzani
JOKTAOU, CHRONICLE OF A DEAD SEA de Sergey Azimov
KAMLABAI de Reena Mohan
KASHIMA PARADISE de Yann LeMasson
MOANA de Robert J. Flaherty
MOI UN NOIR de Jean Rouch
THE MUSICIANS de Kazimierz Karabasz
CLOSE UP de Abbas Kiarostami
NIGHT MAIL de Basil Wright & Harry Watt
NO PAIZ DAS AMAZONAS de Silvino Santos & Agesilau de Araujo
STATE OF DOGS de Peter Brosens & Dorjkhandyn Turmunkh
NUIT ET BROUILLARD de Alain Resnais
FATHER , SON AND HOLY WAR de Annan Patwardan
PRIMARY de Robert L. Drew
CONFESSION de Aleksander Sokurov
LE SANG DES BÊTES de Georges Franju
SANS SOLEIL de Chris Marker
THE GREAT ADVENTURE de Arne Sucksdorff
STILL LIFE de Sohrab Shahid Saless
TANJUSKA AND THE SEVEN DEVILS de Pirjo Honkasalo
THE THIN BLUE LINE de Errol Morris
VOLCANO : AN INQUIRY INTO THE LIFE AND DEATH OF MALCOLM LOWRY de Donald
Brittain & John Kramer
THE SEASONS de Artavadz Pelechian
WR-MYSTERIES OF THE ORGANISM de Dusan Makavejev
ANYTHING CAN HAPPEN de Marcel Lozinski

(Merci à Adam Shamash et Dijana Lazar pour l’aide avec ce blogue)

Best docs at NFB’s 50th/Meilleurs documentaires au 50e de l’ONF

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Here is the list of 52 documentaries programmed by André Paquet for the 50th anniversary of the NFB. Voici la liste des 52 documentaires sélectionnés par André Paquet pour le 50e de L’ONF. Source: catalogue- Documentaire Se Fête / Salute to the Documentary – 16 au 25 juin 1989 – 50e Anniversaire de l’ONF.

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André Paquet

79 PRINTEMPS (79 Springs) de/by Santiago Alvarez
À PROPOS DE NICE de/by Jean Vigo
AT THE SPRING SEA CAMP de Asen Balikci
BUCHERONS DE LA MANOUANE (Manouane River) de/by Arthur Lamothe
CHEMIN DE FER de/by Jurgens Bottcher
CHESTER GRIMES de/by Herbert di Gioia & David Hancock
CHRONIQUE D’UN ÉTÉ (Chronicle of a Summer) de/by Jean Rouch
CORRAL de/by Colin Low
CORTILE CASCINO de/by Robert M. Young & Michael Roemer
DRIFTERS de/by John Grierson
FARREBIQUE OU LES QUATRE SAISONS de/by Georges Rouquier
FORTINI CANI de/by Jean-Marie Straub & Daniele Huillet
GOLDEN GLOVES de/by Gilles Groulx
GRASS de/by Merian C. Cooper & Ernest Schoedsack
HARLAN COUNTY, USA de/by Barbara Kopple
HARVEST OF SHAME de/by David Lowe
HUNTERS de/by John Marshall & Robert Gardner
IF YOU LOVE THIS PLANET de/by Terri Nash
KATAK ET KUKTUK SE RACONTENT ET CHANTENT de/by Richard Lavoie
L’HEURE DES BRASIERS (The Hour of the Furnaces) de/by Fernando Solanas et Octavio Getino
L,HOMME À LA CAMERA (The Man with a Movie Camera) de/by Dziga Vertov
LA BATAILLE DU CHILI (The Battle of Chile) de/by Patricio Guzman
LA CHUTE DE LA DYNASTIE DES ROMANOV (The Fall of the Romanov Dynasty) de/by Esther Chub (aka Esfir Shub)
LE MONDE DU SILENCE (The Silent World) de/by Jacques-Yves Cousteau
LE SABOTIER DU VAL DE LOIRE de/by Jacques Demy
LE SANG DES BÊTES (Blood of the Beasts) de/by Georges Franju
LES MAÎTRES FOUS (The Mad Masters) de/by Jean Rouch
LES RAQUETTEURS (The Snowshoers) de/by Michel Brault
LISTEN TO BRITTAIN de/by Humphrey Jennings
MISÈRE AU BORINAGE (aka Borinage) de/by Henri Storck & Joris Ivens
MODERN TIMES de/by Charles Chaplin
NANOOK OF THE NORTH de/by Robert J. Flaherty
NATIVE LAND de/by Paul Strand & Leo Hurwitz
NIGHT MAIL de/by Harry Watt & Basil Wright
NOUS AURONS TOUTE LA MORT POUR DORMIR de/by Med Hondo
NUIT ET BROUILLARD (Night and Fog) de/by Alain Resnais
ON THE BOWERY de/by Lionel Rogosin
POINT OF ORDER de/by Emil de Antonio
POUR LA SUITE DU MONDE (For Those Who Will Follow a.k.a. Of Whales, the Moon, and Men a.k.a. The Moontrap) de/by Michel Brault & Pierre Perrault
PRIMARY de/by Richard Leacock & Robert Drew
RIEN QUE LES HEURES (Nothing But the Hours a.k.a. Nothing But Time) de/by Alberto Cavalcanti
SANRIKUZA: LES PAYSANS DE LA DEUXIÈME FORTERESSE (Nartia: The Peasants of the Second Fortress) de/by Shinsuke Ogawa
TERRE SANS PAIN (Land Without Bread) de/by Luis Bunuel
TERRES NOUVELLES (New Earth) de/by Joris Ivens
THE BATTLE OF SAN PIETRO de/by John Huston
THE TITICUT FOLLIES de/by Frederick Wiseman
THURSDAY’S CHILDREN de/by Lindsay Anderson
TIRE DIE de/by Fernando Birri
TRAINS SPECIAUX de/by Krsto Papic
TURKSIB de/by Victor Turin
UNE ANNÉE DE FRANK W (Franek W.’s Year) de/by Kazimierz Karabasz
VERS LE SUD de/by Johan VanderKeuken

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Pour la suite du monde

(Merci à Adam Shamash et Dijana Lazar pour l’aide avec ce blogue)

More on the IDA’s list

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Barry Greenwald

I had a lot of reactions to my interview with Diane-Estelle Vicari from the IDA about the list of 25 best documentaries. Here’s one from documentary filmmaker Barry Greenwald (one of my partners on the socialdoc web site):

“I would like to think that a Canadian-created equivalent of the IDA’s ‘Best Documentaries’ would be more reflective of the scope, history, and eclectic quality of international documentary cinema…Perhaps it is time for groups and institutions such as Hot Docs, the Rencontres, DOC, filmmakers in Quebec, POV Magazine, Montage, or an umbrella collective thereof, to develop a truly international ‘Best of List’. Canadian inspired with a global view. Opening such a forum to something along the lines of ‘100 Remarkable International Documentaries’ would be a starter.”

Barry sent out a summary of my interview to the Documentary Organization of Canada discussion group and passed on some of the comments. Sheila Petzold promised to bring the idea of a more inclusive list to the DOC executive. Walter Forsyth commented: “A great subject to fill an edition of POV.” I’ll pass this on to POV editor Mark Glassman.

Well, a little more research turned up some existing lists. This is from veteran programmer André Paquet, Every time this kind of list is established, there is inevitably a bias. Either because the people who are consulted are more or less representative, or because the circumstances are particular. I find that one of the best list is one published by DOX magazine for their 50th issue in 2003. They consulted people from all over the world. And when I organized the 50th anniversary celebrations for the NFB in 1989 I selected 53 films which represented ONE history of the documentary. Among the people I consulted at the time were Santiago Alvarez, Emile de Antonio, Peter Von Bagh, Michel Brault, Haile Gerima, Jill Godmillow, Bernard Gosselin, Joris Ivens, Johan Van der Keuken, Allan King, Bonnie Sherr-Klein, Jean-Claude Labrecque, Arthur Lamothe, Richard Leacock, Colin Low, Mira Nair, Julia Reichert, Helga Reidemeister, Jean Rouch, Henri Storck, Klaus Wildenhan.

Our friends and colleagues in the U.S. have a tendency to limit their vision to their own cinema – this is true both for fiction and documentary,”

And here’s the good news, in a couple of days I will be able to post the two lists mentioned by André.

La liste de l’IDA: commentaires

BarryG_196screen
Barry Greenwald

J’ai reçu beaucoup de réactions à mon entrevue avec Diane-Estelle Vicari de l’IDA concernant la liste des 25 meilleurs documentaires. En voici une du cinéaste Barry Greenwald (un de mes partenaires sur le site socialdoc) :

“Je pense qu’une liste créée au Canada, équivalente à celle de IDA,‘Les meilleurs documentaires’, serait plus représentative de l’ampleur, de l’histoire et de l’éclectisme du cinéma documentaire international … Peut-être ça serait le bon moment pour les groupes et les institutions tels que HotDocs, les Rencontres, DOC, les cinéastes du Québec, le magazine POV, Montage ou un collectif de ces derniers, de produire une liste de meilleurs documentaires qui serait réellement internationale. Une liste d’inspiration canadienne mais avec une perspective mondiale. Un bon début serait d’ouvrir un forum sur le thème de ‘100 Documentaires internationaux remarquables’ par exemple.

Barry a publié le résumé de mon entrevue sur le forum de discussion de Documentaristes du Canada et il m’a fait suivre certains commentaires reçus. Sheila Petzold a promis de proposer au comité exécutif de DOC, l’idée de créer une liste plus inclusive. Walter Forsyth a écrit : « Excellent sujet, il faudrait y dédier une édition de POV ». Je vais le faire suivre à Mark Glassman, éditeur de POV.

Après un peu de recherche, j’ai découvert plusieurs listes qui existent déjà. Voici un commentaire du programmateur vétéran André Paquet :

Chaque fois que des listes du genre sont dressées le regard est
toujours biaisé !
D’une part parce que les gens consultyés sont plus ou
moins représentatifs, ou que les circonstances du sondage sont dûes à
des facteurs tout aussi circonstanciels !

Leonard Helmrich me racontait lors de son passage aux RIDM que l’IDFA
ont fait un sondage semblabe avant le Festival auprès des spectateurs
de l’événement et que une fois le résultat compilé il n’y avait aucun
film de Joris Ivens !!!

Je trouve que la liste publiée par la Revue DOX en 2003 à l’occasion de
leur 50e numéro est assez représentative… et ce n’est pas parce que
j’y ai contribué un texte sur Histoire de Vent de Ivens, mais les
personnes consultées provenaient de tous les pays du monde. Par la
suite ils ont demandé à des programmateurs, cinéastes, écrivains,
critiques de faire un texte sur les 50 films ayant obtenus le plus de
votes.

En 1989 quand j’ai organisé DOCUMENTAIRE SE FÊTE à L’ONF j’avais fait
de même pour arriver à la programmation des 52 films retraçant UNE
‘hisitoire du documentaire. Parmis les personnalités consultées on
retrouve: Santiago Alvarez, Emile de Antonio,Peter Von Bagh, Michel
Brault, Haile Gerima, Jill Godmillow, Bernard Gosselin, Joris Ivens,
Johan Van der Keuken, Allan King, Bonnie Sherr-Klein, Jean-Claude
Labrecque, Arthur Lamothe, Richard Leacock, Colin Low, Mira Nair, Julia
Reichert, Helga Reidemeister,Jean Rouch, Henri Storck, Klaus Wildenhan.

Il y a cette tendance chez nos amis états-uniens à tout ramener à leur
cinéma,
et cela vaut autant pour la fiction que pour le documentaire.”

Et voici une bonne nouvelle, dans quelques jours je vais publier les deux listes mentionnées par André.

(Merci à Dijana Lazar pour l’aide avec ce blogue)

Questioning the IDA about its list of best documentaries.

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Diane Estelle Vicari

The International Documentary Association, based in Los Angeles, recently released its list of the 25 best documentaries of all times. It was published in the 25th anniversary special edition of the organization’s magazine, as well as on its web site. I was a little shocked to see this list, because almost all of the films mentioned are U.S.-made, English-language films. You have to go all the way down to position 20 to find the first European films, and docs from other continents are nowhere to be seen. Shortly after seeing the list I had the opportunity to meet the president of the IDA, Diane Estelle Vicari. I asked her if the list isn’t distorting the history and reality of doc production ?

“The way we came to this final list is the following. An assigned committee among the board of directors started by establishing a list of more then 600 titles and posted it on our web site, and asked our members to vote. We also asked and provided our members the ability to do the following: “if we’ve missed any of your favorites you may add up to five titles at the end of the list.” which many did. And the list grew. But the vast majority of our members are from the U.S. and Canada. Also, a lot of older and more established film makers who have a better knowledge of the history and scope of documentary making are actually not members of the IDA, while many younger filmmakers are. They are mainly the ones who voted, and that shows in the result.”

How do you personally feel about the result ?

“I do think it’s truly sad that the younger generation of filmmakers is not more aware of the
history and international realities of doc making. This can in some measure
be blamed on the media in the U.S., as it mainly focus on the very narrow field of “commercially” released documentary every year which in the end creates a narrow view for all. I would like to see younger filmmakers as well as audiences discover and learn more so that they may find a balance between old and new, films from here and from abroad.”

But then doesn’t the IDA’s list help aggravate that situation, by creating
the impression that most important docs are recent American ones. This won’t
encourage them to go further afield, will it ?

‘There is certainly no sure way of measuring the direct impact of the 25 Best List in the short term. When debating this process, the board of directors of IDA was clear that no matter what the outcome, it would create heated conversations about documentaries; the titles included as well as the titles off the list. It is only through dialogue and exchange of information that our constituents will learn more. The list has now gone beyond our website, www.documentary.org — it is being discussed with much passion on blogs, among filmmakers and audiences. It is my wish that it crosses the un-limitless borders of the internet and continues to create debate. We, at the IDA are in discussion about a release of all other titles in the near future.”

Questions à l’IDA concernant la liste des meilleurs documentaires

DEV-IDA.20
Diane Estelle Vicari

International Documentary Association – (IDA) situé à Los Angeles, a récemment dévoilé la liste des 25 meilleurs documentaires de tous les temps. Elle a été publiée dans une édition spéciale de la revue de l’Association à l’occasion de son 25ème anniversaire, ainsi que sur son site web. J’étais un peu choqué en lisant cette liste car presque tous les films qui y sont mentionnés sont des productions américaines tournées en anglais. If faut se rendre jusqu’à la position 20 pour tomber sur le premier film européen, alors que les documentaires venant d’autres continents n’y figurent même pas. Peu de temps après avoir lu cette liste, j’ai eu la chance de rencontrer la présidente d’IDA, Diane Estelle Vicari. Je lui ai demandé si cette liste ne fausse pas l’histoire et la réalité de la production documentaire ?

« La façon dont nous avons conçus cette liste est la suivante. Un comité désigné par notre conseil d’administration a commencé en établissant une liste de plus de 600 titres et l’a affichée sur notre site web en demandant à nos membres de voter. Nous avons aussi demandé à nos membres de faire le suivant : « si nous avons omis un de vos films préférés, vous pouvez rajouter jusqu’à cinq films à la fin de la liste » ce que nombreux ont fait. Donc la liste a évolué. Mais la plupart de nos membres viennent des Etats-Unis et du Canada. Aussi, plusieurs cinéastes renommés et expérimentés ne sont pas membres de l’IDA, alors que beaucoup de jeunes cinéastes le sont. Ce sont eux qui ont voté en grande partie et cela paraît dans les résultats. »

Qu’est-ce que vous pensez personnellement du résultat ?

« Je trouve cela triste que la nouvelle génération de cinéastes ne soit pas davantage consciente de l’histoire et du contexte international du cinéma documentaire. On peut blâmer, jusqu’à une certaine mesure, les médias américains pour cette situation, car ils sont principalement concentrés sur le domaine très limité de la distribution « commerciale » des documentaires, ce qui en fin de compte crée une vision très limitée pour tous. J’aimerais voir les jeunes cinéastes, ainsi que le public, découvrir et apprendre plus, afin de trouver un équilibre entre l’ancien et le nouveau, entre les films d’ici et d’ailleurs. »

Mais dans ce cas, la liste d’IDA, en créant cette impression que les plus importants documentaires sont récents et viennent des Etats-Unis, n’est-elle pas en train d’aggraver la situation ? Cela ne les encouragera pas à chercher plus loin, n’est-ce pas ?

« Il n’y a pas de moyen sur pour déterminer l’impacte de la liste des 25 meilleurs à court terme. En discutant de ce processus, le conseil d’administration d’IDA était conscient du fait que quelque soit le résultat, il allait engendrer de vives discussions sur les documentaires, autant sur ceux figurant sur liste que sur ceux n’y figurant pas. C’est seulement à travers le dialogue et l’échange que nos membres vont apprendre davantage. Cette liste s’est rendue au delà de notre site web, on en parle avec beaucoup de zèle sur les blogs, entre cinéastes et public. Mon souhait est qu’elle réussisse à traverser les frontières illimitées de l’internet et qu’elle continue à susciter les débats. Nous chez IDA, on est en train de discuter de la publication de tous les autres titres dans le futur prochain. »